L’œuvre du pape Urbain V
Les huit années de pontificat du pape Urbain V furent très remplies :
- Champion de l'œcuménisme, il a su obtenir l'abjuration et la réconciliation publique de l'empereur de Byzance Jean V Paléologue. Il fit également revenir à l'unité catholique les communautés séparées de nombreuses contrées (Bulgarie, Hongrie, Bosnie, Albanie, Arménie, etc.
- Courageux réformateur en une époque troublée, il obligea les évêques et abbés à résider dans leur diocèse ou abbaye, et à revenir à l'observance de leur règle. Il fut le restaurateur du mont Cassin.
- Propagateur de la Foi catholique, son souhait était d'étendre parmi les infidèles la connaissance de Jésus-Christ. D'un bout du monde à l'autre, le Bienheureux Urbain V travailla à étendre le royaume de Jésus-Christ accomplissant fidèlement le précepte donné par le Seigneur aux Apôtres d'enseigner à toutes les nations.
- Il envoya des missionnaires dans un grand nombre de contrées parmi les hérétiques et les schismatiques, ce qui permit de nombreuses conversions (Crête, Bosnie, Albanie, Moldavie, les îles Canaries et même en Asie).Il envoya un légat à Pékin et fonda le premier évêché de Chine.
- Humaniste éclairé, grand intellectuel et juriste consulté dans toute la chrétienté, il correspondit avec les plus grands esprits de son temps (Pétrarque, Boccace, sainte Brigitte de Suède…) et encouragea de nombreux artistes. On lui doit la création des jardins du Vatican.
- Disciple de saint Benoît, il participa au rayonnement du savoir et de la culture de l'Europe chrétienne tant par ses enseignements que par la création des universités de Genève, Cracovie, Vienne et Pecs (Hongrie) qu'il fonda et dota. Il reçut à Rome la plupart des empereurs, rois et reines, avec lesquels il eut des contacts étroits.
- Homme de Dieu avant tout, il avait gardé l'humilité du moine.
Après sa mort, de nombreuses demandes de canonisation parviennent à son successeur, Grégoire XI, émanant de souverains et de prélats : dés l’année 1375, le roi du Danemark s’adresse au Pontife.
La demande fut renouvelée à Clément VII, qui siégeait en Avignon, par les rois de France : Charles V et Charles VI, par la reine Jeanne de Naples, le duc d’Anjou et par de nombreux archevêques ; mais le grand schisme d'Occident qui survient bientôt gèle vite toute procédure et il faudra attendre 1870 pour que Pie IX proclame bienheureux le pape Urbain V, le 5ème anniversaire séculaire de sa mort.